Maroc, pays aux jardins immenses et aux souks d'où s'échappe l'odeur exotique des épices.
Peu de pays au monde offrent, comme le Maroc, à la fois une telle variété de paysages et de coutumes selon chaque région. En quelques heures, le voyageur peut passer des neiges de l'Atlas aux sables du désert de Zagora. Cette diversité explique en grande partie l'attrait que le Magheb-el-Aqsa "l'extrême ouest", en somme le "Far west" du monde musulman, exerce sur le touriste.
Formidable chaos des monts ocres du Haut Atlas du Maroc, immensités creuses jusqu'au vertige des ergs, des regs et des hamadas, lacs asséchés, oueds , gorges et canyons… Le Grand Sud du Maroc, après Zagora, c'est la rencontre entre le monde vertical de la montagne et celui, horizontal, du désert. C'est le règne sans partage du minéral, le temps sous des ciels impassibles, la brutalité nue de la Terre d'avant la vie… Pourtant, des hommes ont fait leur cet univers. De sols maigres inlassablement travaillés, de sources du Maroc parcimonieuses et de puits du Maroc creusés dans la pierre, ils ont fait jaillir des oasis de la région de Zagora; de leurs mains, ils ont pétri des villes et des citadelles de glaise ; et de ces steppes d'herbes rêches qui parfois triomphent du désert, ils ont fait des pâturages où broutent leurs chèvres et leurs dromadaires. Quelques tentes noires plantées au creux des dunes, une caravane qui surgit du néant avant de s'y engloutir de nouveau, un petit berger assoupi à l'ombre d'un tamaris au sud de Zagora, au loin comme un mirage, la tache verdoyante d'une palmeraie… Là est le prodige : de ces espaces désolés que les mystiques font appartenir à Dieu seul, des humbles parmi les humbles ont su faire un lieu de vie. Un désert vivant…
Vaste étendue de terre située à l'extrême-ouest du continent, le Maroc doit son originalité à une étonnante diversité. Plaines,rivières sèches, montagnes, déserts au sud de Zagora, côtes méditerranéennes et atlantiques ont de tout temps abrité des populations fières de leurs particularités de Zagora. Ces multiples paysages ont également attiré de grands et favorisé le brassage des civilisations. C'est ainsi que Phéniciens, Romains, Arabes, Andalous et Africains apportèrent au Maroc d'innombrables richesses, matérielles ou spirituelles, qui constituent aujourd'hui l'essence même de la culture marocaine.
Cette diversité tous azimuts présenta, cependant, quelques désavantages. La création d'une "unité marocaine" semblait une véritable prouesse. Il fallut attendre le VIIè s. a-JC et l'arrivée des conquérants arabes sous la bannière de l'Islam pour que le Maroc se rassemble autour d'une idée religieuse et politique jusqu'à Zagora. Ce nouveau courant, grâce à ses nombreux mouvements réformateurs, allait permettre de Zagora au Maroc de rebondir après chaque crise de succession; à peine une dynastie disparaissait-elle, qu'une autre jaillissait, brûlant d'une foi ardente et qui de conquêtes, qui de réformes.
Il est vrai que le Maroc n'aurait probablement pas connu un destin aussi exceptionnel s'il n'avait été dirigé par de grands souverains qui l'ont préservé des tentatives de conquêtes arabes ou ottomanes, ainsi que des appétits européens jusqu'à ce qu'il succombe, pour la première fois de son histoire, en 1912, au protectorat de l'état français. Cette expérience permit au sultan Mohammed V de déployer ses qualités de Zagora chef d'Etat. Gardien vigilant des traditions et moderniste convaincu, il fut un dirigeant qui sut combiner résistance armée et négociations avec les autorités Françaises. Le flambeau est repris par son successeur Hassan II qui a placé le pays sur les voies de la modernisation politique et économique pour le préparer à l'intégration à l'Europe.
